Aussage von Schwester Ruth:
En rapport avec la pandémie covid-19 qui a secoué presque le monde entier, je voudrais partager avec vous en quelques lignes la manière dont elle est vécue au Congo et dans la Province du Lualaba en particulier.
En effet, en février 2020, un musicien Congolais a livré un Concert musical à l’hôtel Aréna à Paris/ France. Les Congolais intéressés à la musique s’y étaient rendus parmi lequel un directeur de cabinet du ministre de l’Economie. Deux semaines après son retour au Congo ; il a présenté des symptômes au Covid-19. Après test, le 10 Mars 2020, il a été déclaré positif au Covid-19 et il en est mort. Peu de jours après le ministre de l’économie et sa sœur sont mortes de la même maladie. Dès lors les cas se sont multipliés. La situation était devenue très inquiétante, c’est la panique dans la population. Il fallait sans plus tarder trouver de solutions pour freiner et éradiquer la maladie.
C’est ainsi que le 19 Mars 2020, le Chef de l’Etat de la RDC avait décrété l’état d’alerte, il fallait des mesures de confinement pour pallier à l’épidémie. Ces mesures : fermetures d’écoles, universités, Eglises, frontières, restaurants, bars, terrasses, cafés, interdiction des rassemblements de plus de vingt personnes, suspension des vols en provenance des pays à risque et de de la capitale vers les provinces, etc. En effet, ces mesures sont presque calquées sur le modèle européen qui a ses réalités différentes de celles de l’Afrique. Ce qui rend la vie difficile.
On nous a annoncé les mesures barrières pour lutter contre la pandémie :
Le respecter de la distance
C’est un bon geste d’hygiène. Mais un problème sérieux se pose avec les moyens de transport.
Tout le monde n’a pas de voiture pour se déplacer.
Le moyen le plus utilisé, ce sont les bus, les motos en transport commun. A bord d’un bus, sur un siège on se met à quatre côte à côte. Comment observer la distanciation dans un pareil contexte ?
Le confinement
Il y a cet adage qui est véhiculé, pendant le confinement : « Restez chez vous»
Les riches peuvent facilement observer cette consigne parce qu’habituaient à faire de provisions pour
plusieurs jours. Cela n’est pas possible pour les pauvres gens, qui, chaque matin sont sur la route pour chercher à manger. Cette mesure pose beaucoup de problèmes à la population qui se voit sans occupation principale.
La fermeture des écoles et la possibilité de suivre les cours on line. C’est encore possible pour les riches qui manipulent les ordinateurs chaque jour et dont le courant électrique ne pose pas possible.
Les élèves qui sont dans nos écoles de la cité, n’ont pas d’ordinateurs et sont limités pour pouvoir suivre le cours on line. Parfois l’enseignant lui-même ne sait pas comment fonctionne l’ordinateur. Devant cette difficulté, nos élèves se sont retrouvés à la maison sans étudiés et sans occupation principale. Ceux de milieux populaires passent plus de temps dans la rue soit en train de vendre de petites choses soit en train de jouer au foot, au jeu de dame…
Jolie est en deuxième primaire à l’école primaire Maendeleo. Elle vend des oranges dans la rue.
Kasongo et ses amis jouent dans la rue
par manque d’autres occupations.
Pierre et ses amis sortent du confinement
pour jouer au jeu de dame.
Se laver les mains,
Un bon geste d’hygiène pour lutter contre la pandémie. Pour les riches ce problème ne se pose pas. Laver les mains est pour eux un geste habituel, pas de nouveauté. Ils ont de l’eau et en font de réserves. Ce n’est pas le cas pour les pauvres qui parcourent de distances pour chercher l’eau.
Monsieur Jaques a fabriqué ce lave-main avec du matériel qu’il a pu trouver.
Depuis le jour que le chef de l’état avait décrété l’état d’alerte, les écoles étaient aux 150ième jours de classe. Selon les normes de l’UNESCO, il faut au moins 180 jours. Parmi les 26 provinces, 7 sont affectées et ne pourront pas reprendre les cours maintenant il faudrait attendre. Tandis que 19 provinces selon le ministre de l’Education pourront reprendre probablement d’ici début juin. La province du Lualaba fait partie de celles qui pourront reprendre d’ici peu.
Impacts de la maladie sur la vie sociale, politique, économique, sécuritaire
-Tous les secteurs sont paralysés, beaucoup de travailleurs sont au chômage, excepté ceux qui vendent de produits de premiers nécessiteux.
-Sur le marché, nous assistons à une hausse de prix des produits de première nécessité au jour le jour.
Ce fait rend difficile le quotidien des congolais.
-Au marché le principe de distanciation est difficile à observer.
-Le chômage entraine l’insécurité, le cambriolage presque partout dans le pays.
-La mise en congé technique, l’instauration de service minimum dans certaines entreprises rendent davantage la vie difficile.
-Risque pour les jeunes filles d’avoir de grossesses précoces hors mariage d’atteindre un taux élevé de natalité par manque d’occupations.
-Les garçons par contre se constituent en bande de bandits, et de consommateurs d’alcool.
Le côté positif du confinement
Rester chez soi permet à l’homme d’entrer en relation profonde avec son Dieu, à le contempler dans le silence ; à se regarder pour découvrir ses richesses et ce qui fait vivre, à réfléchir. Le confinement a permis l’esprit de créativité et d’initiative à certains.
Il favorise le respect de soi et l’ouverture à l’autre, la solidarité entre les peuples, les nations, …
Dans nos milieux de vie, les gens ont pris conscience du travail de main : faire des champs, des potagers, l’élevage des volailles, porcs…mais malheureusement beaucoup manquent de fonds pour commencer.
Il rappelle l’importance d’observer les règles d’hygiènes et l’importance des études.
Ruth MWATSHA (Religieuse de la Congrégation Notre-Dame Chanoinesses de Saint-Augustin)
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